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14 novembre 2023 2 14 /11 /novembre /2023 12:35

Radio ESALAT

J'ai l'impression que je me suis toujours intéressé à la radio (lisez TSF) maintenant, octogénaire je n'ai pas changé. 
L'histoire que je vais vous raconter commence pendant mon stage montagne hélicoptère au CVM en 1965. Si je ne me trompe pas c'était encore l'Adjudant Chef Carmona qui commandait ce détachement fixe sur le terrain d'aviation de Sainte Leocadie.


Pendant mes temps libres je maraudais sur la base pendant que des collègues allaient déambuler dans l'enclave de Livvia un peu plus basse sous le terrain d'aviation. A un certain moment sur les bâtiments fraichement construits je passais devant la station de radio militaire dont, par hasard, la porte d'accès était restée entre-baillée. D'un œil connaisseur et curieux j'essayais de voir un peu ce lieu très confidentiel ; Je reconnaissais un poste de travail occupé par un opérateur qui me tournait le dos, il était à son manipulateur de code Morse, écouteurs sur la tête et opérait manifestement la station. J'avais du mal à identifier le matériel et depuis tout ce temps passé ma mémoire en a effacé une bonne partie. Mais ce qui m'avait ravi c'était de voir une lampe à incandescence installée au dessus de l'opérateur qui clignotait au rythme de sa manipulation ! C'était une façon simple de contrôler le bon fonctionnement de l'émetteur en prélevant par induction un courant électrique activé par le champ électromagnétique de l'émetteur via l'antenne. Le CVM était relié à l'ESALAT (Dax) par ce moyen onde courte dit HF. Sans doute dans le plan de bandes militaires y avait-t-il le fort de Mont Louis utilisé par les parachutiste pour leur stage commando hiver par opposition au stage été à Collioure. Revenons au sujet de mon propos ; sans doute lors de mon stage pilote hélicoptère en 1964/65, je logeais sur la base, et j'avais assez de temps pour fréquenter la bibliothèque (documentation) dans le Séminaire et même lorsque je rejoignais le mess, que ce soit midi ou le soir, je ne manquais jamais de regarder avec envie les deux longs fils d'antenne qui barraient le ciel du patio. Ils étaient écartés d'un angle que j'estimais à 45°. Un jour n'y tenant plus et sachant que bien souvent ces stations radio abritaient en plus un radio club je me décidais à monter au dernier étage et via un petit escalier je sonnais à la porte mystérieuse d'un lieu hautement secret. Rapidement un brigadier m'ouvrit la porte et surpris de voir un pilote me demanda "Quoi ?"...


Je sollicitais la permission de rencontrer le responsable de la station, un Lieutenant me semblait-il. Reçu par celui-ci je lui rappelais que certes j'étais en stage hélicoptère, mais comme j'étais radio amateur (non licencié à ce moment là) je me demandais s'il disposait d'un radio club (?). Son œil s'était allumé car j'avais touché un point sensible ; certes il n'avais pas de radio-club, mais rêvait d'en établir un comme c'était souvent le cas dans les bases militaires. Il me rappela qu'il était
lui même un radioamateur et que ma proposition l'intéressait. Pour voir un peu l'authenticité de mon intérêt, il me proposa un test de lecture au son en code Morse. Etant vraiment un bon radio télégraphiste, il avait été rassuré sur mon statut, le reste de mon identité étant facile à contrôler depuis les services de la base ad hoc. Voilà comment il avait rapidement ouvert un petit coin dans sa station, un vieux bureau sur lequel il avait installé un vénérable émetteur-récepteur HF (ondes courtes) et un gros récepteur de trafic HF aussi. Soit l'un, soit l'autre suivant un emploi du temps défini il m'autorisait à me connecter à un de 
ces deux mystérieux fils et j'avais le droit de m'entrainer à la réception des émissions en code Morse. Un des ces appareil me permettait d'entendre toutes les stations européennes et même les jours fastes bien au-delà. Je me souviens d'entendre souvent un radio amateur suédois ce qui était déjà très bien.

Fini les moments libres, les stages suivants, Chef de bord, Moniteur, Chef de Patrouille ne me laissaient guère de temps aux libres
activités hors vols d'instruction et hors cours au sol. Entre temps j'avais fais évoluer mon statut d'opérateur radio amateur passé par l'important test d'Etat télégraphique j'étais devenu FB1RCI puis doté d'un magnifique récepteur Grundig Satellit, personnel, capable de recevoir les principales stations amateurs du monde entier, je ne courrai plus les radios clubs tant militaires que civils.


Chose curieuse dans mes longues maraudes sur les fréquences HF je n'ai jamais entendu cet officier radioamateur Fernand Ydier avec son indicatif F2DY et en plus pour ne rien faciliter les choses cet indicatif libéré par l'Etat avait été réattribué à un collègue de Marseille ce qui a fini de me persuader de  ne plus chercher un contact avec Fernand !

© Aveni 2023

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